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Lettre d'information n°8, juillet 2019

Le mot de la Présidente

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24/07/2019

Chère camarade, cher camarade,

 

A quelques jours de la trêve estivale, il me semblait important de vous adresser un point de situation sur les sujets qui mobilisent notre Association, tant les questions sont nombreuses.

Tout d’abord, la transformation de l’ENA et de la haute-fonction publique. Comme vous le savez, le Premier ministre a donné mission à Monsieur Frédéric Thiriez de lui faire des propositions tendant à revoir en profondeur le mode de sélection, de formation ainsi que la gestion des carrières des hauts fonctionnaires sur les trois versants de la haute-fonction publique. Aussitôt la mission installée, l’AAEENA a rencontré Monsieur Thiriez et son équipe. Nous l’avons fait dans le cadre d’une démarche concertée avec l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF) et celle des Directeurs d’hôpitaux (ADH). Ce faisant, nous avons voulu souligner que les écoles de service public sont confrontées à des enjeux pour partie communs et qu’à ce titre, il était opportun d’identifier les synergies et les coopérations à mettre en place. Nous avons également précisé que les écoles de service public portaient des spécificités métier justifiant la préservation de leur identité spécifique.

Cette question est fondamentale à un moment où la marque « ENA » est sur la sellette pour des raisons vraisemblablement plus symboliques que pragmatiques.

Cette rencontre nous a permis de rappeler notre attachement à la méritocratie républicaine fondée sur le principe du concours, quelles que soient les origines des candidats. Nous avons également insisté sur la nécessité de renforcer la démarche engagée depuis plus de dix ans par l’ENA en faveur des classes préparatoires intégrées et l’accompagnement des élèves les plus méritants. Enfin, nous avons défendu le fait que ni le Conseil d’Etat, ni la Cour des Comptes, ni l‘Inspection Générale des Finances n’avaient vocation à se transformer en corps réservés à des emplois de débouché, compte tenu des missions qui sont les leurs et qu’il convenait de préserver la possibilité pour ceux-ci de recruter des hauts fonctionnaires en début de carrière. Nous sommes par ailleurs convenus de la pertinence d’instituer un rendez-vous de carrière sous forme « d’Ecole de guerre », susceptible d’arbitrer les évolutions professionnelles en fonction des appétences et des compétences révélées par les responsabilités exercées durant une première décennie.

Compte tenu de ces rappels, la voie d’une solution à la fois novatrice et consensuelle est possible. Il nous appartiendra d’y travailler sans relâche.

L’AAEENA a par ailleurs facilité la réception par la Mission Thiriez d’une délégation d’anciens élèves de tous les continents afin de mettre en évidence la valeur de la marque « ENA », vu de l’étranger. C’est en effet avant tout à l’ENA que les quelques 4000 anciens élèves étrangers sont venus étudier depuis de nombreuses décennies et le nom de l’institution n’est pas indifférent dans le choix qui fut et reste-le-leur. L’association représentant les titulaires d’un Master délivré par l’ENA devrait aussi pouvoir prochainement rappeler à la mission Thiriez que la marque « ENA » rayonne au-delà du simple concours que l’Ecole organise. Ces diplômés sont l’illustration vivante d’une Ecole qui a su prendre le virage de l’ouverture au monde universitaire.

Ces divers témoignages nous semblent d’autant plus précieux que l’ENA a été mise en cause sans véritable fondement objectif alors même que les médias et plus généralement nos concitoyens n’ont pas fait de sa suppression la conclusion du grand débat national qui a émaillé le printemps dernier.

Un dernier mot sur ce sujet en terme de calendrier. La refonte annoncée s’appuiera sur le rapport que Monsieur Thiriez doit remettre fin novembre au Premier ministre, sachant que le Gouvernement disposera ensuite de dix-huit mois pour arrêter ses choix. Autrement dit, nous sommes embarqués dans un voyage au long cours pendant lequel nous devrons faire preuve de constance et de vigilance.

Vous n’êtes pas sans savoir que l’avenir de l’ENA est un chapitre de la loi de transformation de la fonction publique que le Parlement va incessamment adopter. L’AAEENA s’est mobilisée sur ce projet de loi en rencontrant les rapporteurs du texte à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Nous avons lors de ces auditions défendu le principe de la création d’une catégorie A+ regroupant les cadres dirigeants des trois versants de la fonction publique, le renforcement des règles de transparence et d’égalité pour le recrutement de contractuels afin de garantir un véritable égal accès aux emplois publics. Nous nous sommes également prononcés en faveur d’une limitation de la mise en disponibilité pour convenances personnelles à cinq ans non renouvelables pour les hauts fonctionnaires souhaitant exercer dans le privé et préconisé que tout fonctionnaire s’engageant en politique devrait démissionner de la Fonction publique au plus tard au terme d’un premier mandat.  Ces orientations nous semblent utiles si l’on veut réconcilier les élites et les citoyens.

Sans transition et sur un tout autre plan, l’activité de notre Association a été aussi marquée par la tenue du 28 Juin dernier au 1er Juillet, de la Confédération des Associations nationales des anciens élèves de l’ENA à N’Djamena (Tchad). Remercions nos camarades tchadiens pour la qualité de l’événement qu’ils ont eu la responsabilité d’organiser. Les colloques sur le rôle du capital humain dans le développement et sur le leadership au féminin, la signature de la convention entre l’ENA France et l’ENA tchadienne, l’adoption d’une déclaration solennelle par les quarante pays membres de la Confédération en faveur de l’ENA, l’accompagnement attentionné de l’Ambassadeur de France, notre camarade Philippe Lacoste, tout au long de ces journées et enfin l’honneur d’avoir été reçu par Monsieur Idriss Deby Itno, Président de la République du Tchad, en sont le résumé le plus éloquent. C’est le Gabon qui a pris en clôture la présidence de la Confédération et nous nous retrouverons donc à Libreville en 2020 !

Quelques mots, en conclusion, sur la santé de notre Association. Lors de l’assemblée générale du 13 Juin dernier, le rapport moral et le résultat financier de l’année écoulée ont été approuvés à l’unanimité des membres présents et représentés. Cette situation est le résultat du travail collectif effectué par l’ensemble du Conseil d’administration. Il nous a permis de dégager pour 2018 un résultat positif de 33476 euros malgré un résultat financier de – 143915 euros en raison d’une moins-value latente sur notre portefeuille titres lié au retournement du marché boursier sur le dernier quadrimestre 2018. Précisons qu’à fin Juillet 2019, notre portefeuille titres a retrouvé l’équilibre et qu’il a été réorienté dans une perspective plus sécuritaire. Ces bons résultats montrent que nous avons fait des choix de gestion pertinents que nous devrons consolider à l’avenir dans notre intérêt commun et dans le souci de préserver la bonne situation retrouvée.

Sans avoir la prétention d’avoir été exhaustif, je tenais enfin à souhaiter à chacune et chacun d’entre vous un bon été, moment privilégié pour se ressourcer, dans l’attente de vous retrouver dès le début du mois de Septembre. Nous reviendrons alors sur l’organisation de notre prochain cocktail annuel. Il aura lieu le 23 Janvier 2020 et nous serons accueillis pour la circonstance par le Conseil Economique Social et Environnemental. A noter dans vos agendas et n’oubliez pas de prendre quelques instants pour mettre à jour vos coordonnées personnelles sur le site www.aaeena.fr.

Amitiés à toutes et tous

Daniel Keller

Président


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