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Fausto Rotelli

Portraits

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18/12/2016

Il est un Alumnus dynamique, élégant et surtout italien. A 39 ans, Fausto Rotelli est chargé de mission chez EDF. Sorti de la promo Simone Veil, il a choisi de travailler en France. Rencontre avec un ancien élève international.

Vous avez choisi l’ENA…

« Ma culture familiale est orientée vers le service public et également vers la France. Mes parents travaillaient tous deux aux affaires étrangères italiennes et j’ai passé mon baccalauréat dans un lycée international à Grenoble. J’ai fait de l’économie en Italie à la LUISS de Rome puis ai travaillé à Paris dans une banque italienne. Je suis ensuite parti dans un groupe de médias financiers à Londres. Cette expérience ne m’a pas satisfait et c’est la voie de mes parents, celle de la fonction publique, qui a primé. En réalité c’était aussi mon rêve depuis toujours de faire l’ENA. En Italie elle est considérée comme un exemple ! » 

Vous avez décidé de rester en France… 

« Je ne suis pas rentré en Italie après l’ENA car j’ai souhaité mettre en pratique immédiatement ce que j’avais appris et j’ai eu la chance d’intégrer la direction du Trésor à Bercy. En Italie, la façon de travailler est différente et les carrières beaucoup plus longues.  Les possibilités de métiers me paraissaient plus diversifiées avec beaucoup plus de responsabilités. L’autre facteur est évidemment le fait d’avoir fondé ma famille ici. »

Ce que vous pensez de la spécificité de l’enseignement supérieur français…

« Je la trouve cohérente et en lien avec la façon d’étudier et d’enseigner. Par exemple, le classement de sortie à l’ENA qui attribue les postes permet d’éviter le népotisme. La qualité de l’enseignement et la façon d’enseigner se retrouvent à l’ENA dans les cas pratiques. La formation offerte est très éloigné du modèle italien, lui beaucoup trop théorique. Le stage en Préfecture est une expérience unique en France et j’ai eu la chance de pouvoir côtoyer un Préfet extraordinaire. L’Italie n’a pas le système des grandes écoles comme en France et le cursus est très académique, très universitaire, sans pratique. Pendant mes études j’ai fait en sorte d’effectuer des stages en parallèle pour acquérir des connaissances pratiques. Et si je l’ai fait, c’est parce que je me suis comparé à mes amis français. »

Si vous n’aviez pas fait l’ENA…

« J’aurais sûrement passé un concours pour partir à la Commission européenne... Ou alors j’aurais intégré une organisation internationale. Une troisième option aurait été de rester dans le secteur de la communication financière avant de postuler à la Banque Centrale Européenne. »

Et si vous pouviez la réformer … 

« J’irais dans le même sens que celui de la réforme en cours. Je soumettrais les élèves étrangers au classement de sortie, classement qui leur serait propre. Globalement, je mettrais plus l’accent sur les stages dans le privé et sur le nécessaire développement des entreprises pour que chaque élève ait ce reflexe sur chaque poste. »

L’Etat, pour vous c’est … 

« Le système sur lequel se fonde notre société aujourd’hui, en particulier les sociétés italienne et française car elles sont proches. Et si j’ai choisi la France c’est aussi car il y a ce rôle central de l’Etat. C’est un rôle à la fois de protection, de modération, d’équilibre, de respect et d’égalité. Il y a cette idée de donner de façon égalitaire toutes ses chances à quiconque souhaite les saisir. »

La maîtrise de l’Anglais, pour un candidat à l’ENA, c’est…

- A/ Un outil de travail nécessaire

- B/ Infliger un mauvais traitement à la langue française

« B, évidemment ! »

L’anglicisme que vous refusez d’employer…

« C’est difficile pour moi de ne pas avoir recours à des anglicismes car je travaille beaucoup avec l’Angleterre et l’anglais est la langue de travail. Puis je suis entouré d’ingénieurs et d’avocats…». On lui pardonne.

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